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Paris n'est pas la ville des amoureux - Luciana Gomes


Je "follow" l'auteure de ce roman autobiographique depuis quelques temps sur Instagram, où nous la connaissons mieux sous le pseudo @me_versus_me_ .

Lors de son écriture, elle nous a tellement vendu du rêve à propos de ce qu'elle faisait, tout en ne nous disant rien de précis, que je me suis laissée convaincre, comme tant d'autres de ses followers. Une envie de la soutenir, cette grande Luciana qui nous envoie tant d'ondes positives à travers ses posts quotidiens et un amour des livres, et voilà que je fonce sur ma carte bleue pour découvrir le chef d'oeuvre.

J'ai donc fini par me commander le roman, et voilà qu'à mon réveil ce matin, le colis trônait sur la table. On va pas se mentir, même si je ne m'attendais pas à de la littérature de haute voltige, j'ai pas attendu 5 minutes avant d'ouvrir le colis et de me plonger dans le plaid pour pouvoir le dévorer tranquillement.

 


En premier lieu, je dois te dire un grand merci Luciana. Grâce à toi, grâce à ton roman, j'ai repris goût à l'écriture, même si c'est pour faire la critique de ton livre.


Critique globale

Lorsque l'on s'attarde sur la couverture, on peut voir une jolie photo de l'auteure, ayant l'air naturelle, de sa beauté simple et sans chichis que j'adore.

La quatrième de couverture en revanche me laisse un peu désemparée, même après avoir lu l'oeuvre. Elle me parait bien froide, bien distante ce qui ne ressemble pas tellement au reste.

 

D'ailleurs, autant sur Instagram j'ai l'habitude, autant là, j'ai eu énormément de mal à me laisser séduire par le style d'écriture de Luciana. C'est nouveau, c'est différent et... c'est un peu désespérant. Jusqu'à Antoine. Là, on a l'impression que le style évolue, comme l'auteure. On a de la peine pour elle, ou on éprouve de la colère envers Antoine.

Jusque là, j'e n'avais pas éprouvé la moindre émotion, hormis de l'ennui... Cela faisait trop "adolescente". Mais lorsque l'on arrive au moment où l'héroïne se retrouve dans cette relation pas très saine (mais pas la pire qu'elle ait eu) avec Antoine, on a vraiment envie de dévorer le bouquin. De savoir. On espère pour elle, pour son bonheur.

 

La structure est étrange, elle m'a fortement déstabilisée et je pense qu'elle est la principale raison du fait que je n'ai pas su apprécier le début du roman. En effet, c'est classé chronologiquement, mais selon moi, cela donne un peu un effet éparpillé. Je n'arrive que rarement à apprécier les romans structurés ainsi.

Cependant, le côté éparpillé, confus est peut-être voulu ici, puisque le fait que nous nous perdions dans les dates est un reflet de la détresse du personnage, qui peut rester 6 mois sans nouvelles, sans évolution.

 

J'ai également été déçue sur un point un peu particulier. Mais cela ne concerne que moi. Connaissant Luciana via Instagram, il a été difficile de se dire que la petite idiote qui se jette corps et âme dans les bras de ces hommes est cette femme qui parait si forte et intelligente.

Alors que nous le savons toutes, avant de toutes tomber dans le panneau, a chaque fois : les hommes et l'amour nous rendent complètement marteau ... Une fois cette réflexion faite, j'ai beaucoup plus apprécié ma lecture !

 

Par contre, concernant tous les commentaires négatifs que j'avais lu à propos des fautes d'orthographe qui gâchent la lecture, je tiens à dire que ce ne sont que des mensonges visant à discréditer Luciana Gomes, sans aucun fondements.

 

Résumé selon moi (attention aux spoils)

Nous atterrissons dans l'histoire de façon un peu abrupte, ce qui est paradoxal puisque l'héroïne est en train de glander sur son lit, alors qu'il pleut dehors. Mais on se sent pris à parti, comme si nous étions avec elle. Et ce sentiment revient tout au long de la lecture, on a comme l'impression d'être une sorte d'ange gardien à ses côtés, qui ne peut qu'observer sans agir. Et pourtant, ce n'est pas l'envie qui manque !!

Certaines situations mériteraient quelques claques (envers qui, ça je vous laisse le soin de le découvrir par vous même).

 

Les chapitres portent des noms masculins, ceux des hommes qui comptèrent (positivement ou pas) dans la vie de l'auteure. Il y en a donc certains plus longs que d'autres.

On peut s'identifier à certaines expériences, ce qui renforce l'émotion ressentie. Personnellement, c'est avec l'histoire avec Antoine que je me suis sentie le plus proche, c'est sans doute pour cela que je me suis enfin laissée porter par le roman à ce moment là.

 

  • Isaac

Rencontré via l'application de rencontres Tinder, ce jeune homme se trouve rapidement être un goujat. Elle sait qu'elle va à sa perte avec cette application mais elle tente quand même.

 

"J'étais un poulet, j'avais des ailes mais je ne pouvais pas voler, j'avais faim et j'ai vu du grain alors je m'y suis précipitée, j'ai cru me nourrir mais demain on viendrait me chercher pour me manger." p.13

 

Habitant à l'étranger, il n'était près d'elle qu'un moment, moment où elle aurait du se méfier et où elle s'est totalement abandonnée. Une relation pointillée qui ne présente à mes yeux pas grand intérêt. La pauvre n'aura éprouvé que de la souffrance avec lui, qui lui aura fait miroiter monts et merveilles sans jamais lui accorder une once d'attention, une fois leur nuit de sexe passée.

  • Samuel

Un beau chapitre, une belle rencontre. Je me suis sentie désolée pour les deux personnages étant donné qu'ils avaient l'air réellement faits l'un pour l'autre. C'est d'ailleurs le seul homme de ce roman à l'avoir aimée jusqu'à la fin. Seule la distance rendait leur histoire trop compliquée. Vous verrez, ce moment redonne de l'espoir en l'amour.

 

"C'est là qu'on s'est embrassés [...] J'ai eu l'impression de ressusciter pendant ces instants, une délivrance totale, des instants de pur bonheur." p.56

 

"Je sais qu'il m'aime toujours même s'il n'est plus amoureux [...] on ne peut pas cesser d'aimer quelqu'un, quand on aime c'est pour toujours [...] soit il n'a jamais existé, soit il n'a pas vraiment disparu." p.60

 

Ils sont restés amis, des amis qui s'estiment et se respectent. Moi je trouve ça beau, avec mon petit cœur d’artichaut.

  • Abruty

Un homme d'apparence convenable, qui servira de bouche-trou à Luciana, toujours amoureuse de son ex mais ne supportant pas de rester seule, qui se révélera finalement violent. De quoi avoir la chair de poule, bien que Luciana ne s'attardera pas sur ces passages. Par contre, la circonférence de son sexe sera bientôt connue de toutes les lectrices !

  • Antoine

Ah cet Antoine, tout un personnage... On comprend, on voudrait les aider. Un homme prévenant durant des mois puis perds de son charme, de son intérêt. Ne paie plus les dépenses communes, ce qui agace l'auteure, qui ne veut pas entretenir un homme. Elle préférerait, on ne peut pas la blâmer, que le partage des dépenses soit équitable. Le manque de romantisme achèvera peut-être le travail.

  • Abraham

Tinder, encore... Cette fois, l'homme vient du Sud, de cette ville de Biarritz que Luciana Gomes affectionne tant. Encore une relation à distance. Mais finalement, le soupirant viendra s'installer à Paris. La belle laissera t-elle le bonheur l'atteindre ou va t-elle s'enfuir, ne le supportant pas ?

  • Ken

Je me suis retrouvée à 200% dans ce petit bout de vie. Des caractères volcaniques, aucune volonté de faire de concession, de laisser sa fierté de côté... Une relation qui ne pouvait pas marcher, mais j'ai vécu la même chose, quand on est dedans, à se battre pour gagner l'avantage, pour essayer de faire marcher quand même, on ne voit pas le précipice au bout du chemin.

  • Insignifiant II

Comme son nom l'indique... je ne vais pas m'attarder dessus.

  • Vladimir

Drôle de rencontre auprès d'une tasse de café. Presque romantique. Mais pas si magnifique. Encore un qui pense pouvoir séduire avec un contact tous les six mois. Et encore une fois, Luciana est tombée dans le panneau.

  • Jessy

Elle se lance à corps perdu dans une relation "made in Tinder", qui, pour elle ne marchera pas. Elle le dit d'avance et pourtant elle se jette tête la première à la moindre peau frôlée, au moindre sourire. Voilà qui me laisse sacrément impuissante. Mais on essais d'y croire, avec elle, on croise les doigts, on garde sa respiration en tournant la page, pour découvrir la suite. Mais on s'écroule également avec elle, perdues par l'égoïsme et le manque d'empathie de ce singulier personnage à la bouche mentholée, maigre et sans le sous.

  • Nicolas

Sans doute l'histoire qui m'aura le plus agacée, énervée, j'avais envie de participer et de leur dire "fais pas ci, fais pas ça". Ils avaient tout pour être heureux au départ, puis une suite successive de mauvais choix, de mauvais états d'esprits feront tout dérailler.

 


Conclusion

J'ai lu le livre sur la journée, autant dire qu'il m'a fait une forte impression, que j'ai pris du plaisir à le lire. Je vous le conseille donc.

 

Quand à mes goûts personnels, ils sont bel et bien personnels. Il est probable que vous ne pensiez pas comme moi, que certaines histoires vous touchent plus que d'autres, que vous vous identifiez plus à celles là, et que celles que je préfère vous agacent.

 

Mais j'ai un arrière-goût désagréable vis à vis de Luciana Gomes. La façon dont elle écrit laisse à penser qu'elle est le vilain petit canard, que c'est vraiment trop injuste. Et cette tendance à toujours se poser en victime me déplait. C'est une autobiographie, certes, mais ça ne veut pas dire que l'on doit sans cesse dire "c'est pas ma faute, moi j'essaie, je donne tout, même mon argent et puis lui il est vilain". Pour qu'il y ait un couple, il faut être deux. Pour qu'il y ait discorde, il faut être deux.

Je pense que c'est une femme qui est juste et honnête et que si j'ai ressenti cela à la lecture, c'est suite à une maladresse dans son écriture. 

D'autres maladresses apparaissent, comme le fait de vivre largement au dessus de ses moyens, de faire couler le champagne à flot, et de se mettre à découvert de 2000€ pour aider financièrement un type qui ne la regarde même plus ou bien encore de vendre une console de jeux pour sauter dans un train rejoindre quelqu'un qu'elle ne connait pas vraiment, juste parce qu'elle ne supporte pas de rester seule.

Elle a pourtant l'air raisonnable, mais n'était-ce qu'une impression ? Ou bien les dépenses inconsidérées sont-elles là pour combler le vide de son cœur ?

Elle dit elle-même qu'elle a un soucis de taille, au niveau du vide de son coeur.

 

"Je prends aussi la mesure du vide que j'ai à offrir. Je suis une femme qui ne vit que pour elle-même, pour son propre plaisir, qui ne rêve ni de famille ni de mariage. [...] je veux lui offrir des choses mais j'ai peur, plus j'y pense plus je vois du vide." p.82

 

C'est ce qui est bien avec ce roman, c'est qu'il n'y a pas de filtres, de mensonges. On vit avec Luciana, on prend conscience de ses travers complétement barrés. Et une fois le livre lu, on réalise qu'on est au moins autant cinglée qu'elle. Que les hommes font de nous de drôles de choses. Qu'on se traine de l'un à l'autre en espérant un peu d'affection, sinon de l'amour. Que cette quête nous tue lentement.

 

Le fait de finir sur ce qui a commencé est un joli effet, qui achève de nous perdre dans la boucle infernale de ses mauvaises rencontres.

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